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Bien qu’incompris et ignoré par la plupart de ses contemporains, Fikret Moualla fut l’un des artistes les plus prometteurs de la scène artistique turque avant de s’installer à Paris en 1937. Il y devint une figure bohème, arpentant Montparnasse, Pigalle ou la plaine Monceau, son carton à dessin sous le bras, dans l’espoir de vendre ses gouaches aux terrasses des cafés.

Dans les années d’après-guerre, Moualla fréquente les ateliers de la Grande Chaumière, non seulement pour y dessiner, mais aussi pour s’y réchauffer, où il s’inspire encore des œuvres de Lhote et d’Othon Friesz.

C’est au début des années 1950 qu’il trouve sa voix et affirme pleinement son style : des couleurs simplifiées ordonnées en traits courts et hachurés, superposés pour former les contours des sujets de sa vie quotidienne. Les deux natures mortes présentées ici en témoignent, arrangées à partir des objets modestes de son atelier.

Ce qui n’a rien de modeste, en revanche, c’est sa vision d’artiste et la liberté de son expression, spontanée, intuitive, poétique et épurée, tant appréciée aujourd’hui dans le monde entier.