GRANDE VENTE CATALOGUÉE d’ART CLASSIQUE
Dimanche 1er décembre 2024 à 14h à Lille
dont des toiles par Henri Fantin-Latour, Pierre-Eugène Montezin et Jeanne Selmersheim-Desgranges
Lot 398
Henri FANTIN-LATOUR (1836-1904)
Immortalité, circa 1889
Huile sur toile
Signée en bas à gauche
35,5 x 25,3 cm
20 000 – 30 000 €
Provenance :
Galerie Gustave Tempelaere, Paris (deux tampons au dos).
Un des peintres les plus délicats de la seconde moitié du XIXème siècle, Henri Fantin-Latour, originaire de Grenoble, travaille d’abord sous la direction de son père, le peintre Théodore Fantin-Latour. Dès 1857, l’artiste se lie d’amitié avec Manet et Whistler et participe au Salon des Refusés en 1863, bien qu’ayant été accepté au Salon officiel de 1861. C’est en 1870 qu’il obtient sa première récompense pour son tableau Un atelier aux Batignolles, représentant les jeunes artistes aux idées novatrices : Renoir, Monet, Zola, Bazille… réunis autour de Manet.
Contemporain et ami des impressionnistes, Fantin lui-même est difficile à situer : il traite avec autant de maîtrise les portraits et les scènes de genre que les fleurs et les compositions allégoriques. Sa technique, empreinte de douceur et de lumière diffuse, confère à chacune de ses œuvres une qualité intimiste et harmonieuse, tandis que les critiques font l’éloge du pouvoir de l’artiste à « faire chanter la couleur à l’unisson des symphonies ».En 1887, Fantin rencontre Gustave Tempelaere, galeriste installé rue Laffitte à Paris, qui devient rapidement son marchand exclusif. Désormais, l’artiste peut se consacrer entièrement à son art sans préoccupation commerciale, Tempelaere acceptant toute sa production d’œuvres d’imagination et les vendant avec succès.
L’Immortalité, 1889, huile. Cardiff, National Museum of Wales.
En 1889, Fantin expose au Salon une toile intitulée Immortalité, représentant une femme ailée descendant sur le tombeau de Delacroix, tenant d’une main une « palme d’immortalité » et effeuillant « les roses de souvenirs » de l’autre. Cette figure allégorique « vêtue de rose mystique, si triste et si fière, douloureuse et charmante comme les voluptés d’esprit » a suscité des commentaires des critiques d’art qui l’associaient davantage « au monde des Ondines et des Walkyries » qu’aux allégories classiques. Acclamée par sa finesse, sa délicatesse et la justesse de ses coloris, l’œuvre a trouvé sa place dans la collection du National Museum of Wales à Cardiff.
L’Immortalité, lithographie, 1898.
« Je ne me plains pas, j’ai un marchand qui m’achète tous les tableaux que je fais dans le genre de celui que je fais pour le Salon ; enfin je peux faire les choses que j’ai désiré faire ; le seul ennui, c’est de ne pas être jeune ! », écrit Fantin dans une lettre à son ami Otto Schölderer en 1896. C’est ainsi que l’artiste revient sur le sujet de l’Immortalité et reprend ce thème dans notre tableau dans un format réduit, destiné à la vente dans la galerie de Tempelaere. Ce fut, encore une fois, un succès, puisqu’en 1898, L’Estampe Moderne propose cette nouvelle variation en lithographie, accompagnée d’un poème extrait des Sonnets de William Shakespeare et accessible au plus grand nombre.
La relation artistique, commerciale et amicale entre Henri Fantin-Latour et Gustave Tempelaere se renforce au fil des années basée sur une confiance mutuelle.
Lot 455
Pierre-Eugène MONTEZIN (1874-1946)
Nu à sa toilette, se reflétant dans un miroir, vers 1935-40
Huile sur toile
Signée en bas à droite
83 x 60 cm
12 000 – 15 000 €
Pierre Bonnard, La glace du cabinet de toilette, 1908, musée Pouchkine, Moscou.
Issu d’une famille aisée parisienne, Pierre-Eugène Montézin se forme auprès de son père, dessinateur en dentelles, puis travaille dans un atelier de décoration. Influencé par les théories impressionnistes, l’artiste se lie avec le peintre Ernest Quost qui lui donne le goût de la peinture. En 1903, après divers refus consécutifs au Salon, la persévérance de Montezin lui ouvre la porte de cette exposition prestigieuse. Après la Première guerre mondiale, la peinture virtuose de l’artiste rencontre un vif succès et lui vaut plusieurs récompenses. Aujourd’hui, les œuvres du peintre sont conservées au Musée du Luxembourg, Musée du Petit Palais, au musée de Dreux et au Palais des Beaux-Arts de Bordeaux. Notre tableau, Nu à sa toilette, est une des rares compositions de Montezin où se devine l’influence de Bonnard, tant par le sujet que par le traité et la puissance des couleurs.
Lot 464
Jeanne SELMERSHEIM-DESGRANGES (1877-1959)
Bouquet de printemps, 191.. ?
Huile sur toile
Annotée au dos « J. Selmesheim-Desgranges » et datée indistinctement
65 x 54 cm à l’ovale
8 000 – 12 000 €
Étiquette du Salon au dos, date non précisée.
Étiquette portant le numéro 3916 au dos.
Issue d’une famille d’artistes et d’architectes, Jeanne Selmersheim-Desgranges commence sa carrière comme dessinatrice en joaillerie. Elle étudie la peinture auprès de Paul Signac dont elle deviendra seconde épouse. Néo-impressionniste, passionnée par des fleurs et des jardins, l’artiste expose régulièrement au Salon des Indépendants à partir de 1909.