Lille, 25 mai 2024 à 18:00

Mercier & Cie

VENTE DE PRESTIGE DE TABLEAUX ET SCULPTURES DU XIXe ET XXe SIÈCLES

Samedi 25 mai 2024 à 18h00 à Lille

dont L’éternel printemps par Auguste Rodin

Lot 29
Auguste RODIN (1840-1917)

L’Éternel Printemps – 4ème réduction, 1884
Sculpture en bronze à patine brune, fonte au sable
Signée « Rodin » sur la terrasse
Barbedienne fondeur, inscription en creux et légendé sur la plaque « L’ETERNEL(LE) PRINTEMPS AUGUSTE RODIN 1840-1917 »
25 x 30 x 18 cm (sans socle) et 30,2 x 35 x 21,5 cm (avec socle en marbre d’origine)
120 000 / 150 000 €

Sera inclus dans le catalogue critique de l’oeuvre sculptée d’Auguste Rodin, actuellement en préparation à la galerie Brame & Lorenceau, sous la direction de Jérôme Le Blay.

Bibliographie :
Antoinette Le Normand – Romain, Rodin et le bronze catalogue des oeuvres conservées au Musée Rodin, Tome 1, page 334.

Nombreuses autres bibliographies sur demande.

La sculpture fut créée durant la période d’intense travail autour de La Porte de l’Enfer, mais ce sujet par trop gracieux ne fut pas retenu pour y figurer. Exposée au Salon de 1898, elle connut un grand succès commercial. Tout comme Le Baiser, dont il constitue une sorte de variante, son sujet évoque en effet le bonheur de deux jeunes amants, probablement inspiré par la relation passionnelle et tourmentée d’une dizaine d’années entre Rodin et Camille Claudel.

L’idée lui serait venue en écoutant la deuxième symphonie de Beethoven. Dans cette fusion amoureuse, l’homme ouvre son torse alors que la figure féminine (reprise
de l’œuvre le Torse d’Adèle inspirée d’Adèle Abruzzesi, un des modèles favoris de Rodin) déploie éperdument sa cambrure. La beauté de ce chef-d’œuvre de la sculpture réside dans sa capacité à exprimer un amour très sensuel, les deux personnages se fondant littéralement l’un dans l’autre.


Lot 4
Henri LEBASQUE (1865-1937)
Reflets dans l’eau, circa 1912
Huile sur toile
Signée en bas à gauche
60 x 73 cm
20 000 / 25 000 €

Bibliographie :
A rapprocher par le sujet de « Matin aux Andelys », peint en 1913, reproduit sous le n°374 du D. Bazetoux, Catalogue raisonné de l’oeuvre d’Henri Lebasque, Tome 1, éd. Arteprint, 2008.

En 1910, la scène artistique renie ostensiblement les gaîtés de l’impressionnisme, mais Lebasque lui est encore fidèle. A partir de 1912, l’artiste séjourne sur la basse Seine, aux Andelys, et manque même de s’y fixer définitivement. Ce paysage lui offre des tons clairs, harmonieux et une atmosphère limpide sur fond de falaises crieuses. L’œil du peintre s’y repose, sa manière s’y élargit forcément et il retrouve aux bords du fleuve les grands arbres se mirant dans le calme…
(Source : Paul Vitry)


Lot 7
Théo VAN RYSSELBERGHE (1862-1926)
Nu à la draperie, 1903
Huile sur toile
Signée du monogramme, datée et dédicacée à Félix Fénéon
70 x 29,5 cm
30 000 / 40 000 €

Cette œuvre sera incluse au Catalogue raisonné de l’œuvre de Théo van Rysselberghe en préparation par Monsieur Olivier Bertrand.

Provenance :
Ancienne collection Felix Fénéon.

Exposition :
Paris, Musée du Quai Branly, Félix Fénéon (1861-1944), les arts lointains, 28 mai – 29 septembre 2019, n°188(B), p.289.

Bibliographie :
Une composition de même sujet et de format approchant est reproduite sous le n°1904-002 dans le catalogue raisonné de Théo Van Rysselberghe par R. Feltcamp, p. 344.

Cadre italien du XVIII siècle en bois sculpté et doré.

Théo van Rysselberghe s’intéresse au néo-impressionnisme que professe Seurat à partir de 1890, mais n’y adhère complètement car il portraitise Georges Nagelmackers en 1897 dans un style résolument classique. C’est vers 1900 que van Rysselberghe et les autres « néos » vont se libérer du divisionnisme en élargissant la touche, de sorte que la tonalité des couleurs puisse être modulée à l’intérieur même de chaque touche afin de gagner en souplesse de trait et en harmonie des contours.


Lot 13
Raoul DUFY (1877-1953)
Le parc, 1902
Huile sur toile
Signée en bas à droite
81 x 65 cm
35 000 / 45 000 €

L’authenticité de cette œuvre a été confirmée par Madame Fanny Guillon-Laffaille le 28 novembre 2019.

Exposition :
Palais Galliera, Paris, 12 mars 1964.

Bibliographie :
Marcelle Berr de Turique, Raoul Dufy, éd. Librairie Floury, 1930, p.67.
Maurice Laffaille, Raoul Dufy, catalogue raisonné, tome I, éd. Motte, Genève, 1972, n°35, p. 35, repr.

En 1902, Raoul Dufy est élève des Beaux-Arts à Paris grâce à une bourse offerte la ville du Havre. Berthe Weil remarque le jeune artiste de 25 ans et l’expose dès 1903 sur les cimaises de sa galerie en compagnie de Metzinger, Marquet, Matisse…


Lot 24
Tsuguharu-Léonard FOUJITA (1886-1968)
Jeune fille au voile, circa 1964
Encre de Chine et lavis d’encre sur papier
Signée en bas au centre
34,5 x 26 cm
30 000 / 40 000 €

Un certificat d’authenticité par Madame Sylvie Buisson en date du 25 février 2022 sera remis à l’acquéreur.

L’œuvre sera incluse au Tome IV du catalogue raisonné actuellement en préparation.


Lot 28
Auguste RODIN (1840-1917)
L’homme au nez cassé, masque – type II, 2e modèle, 1903
Sculpture en bronze à patine nuancée noir vert, signée « A. Rodin », cachet « A. Rodin »
en relief à l’intérieur
Fonte Alexis Rudier, inscription en creux, circa 1926
H. 25,5 x L. 20 x P. 21,5 cm
Hauteur totale avec piédouche en onyx 37,5 cm
60 000 / 80 000 €

Provenance :
Musée Rodin, Paris. Eugène Rudier, Le Vésinet,
Monsieur Raymond Subes, Paris, puis par descendance.

Bibliographie :
A. Le Normand-Romain, Rodin et le bronze, catalogue des œuvres conservées au musée Rodin, 2007, tome 2, pp. 415 et 416, modèle reproduit p. 414 et 415.

Nombreuses autres bibliographies sur demande.

Sera inclus dans le catalogue critique de l’œuvre sculptée d’Auguste Rodin, actuellement en préparation à la galerie Brame & Lorenceau, sous la direction de Jérôme Le Blay.

Rodin était très attaché à cette œuvre de jeunesse dans laquelle se révèle déjà sa personnalité future : « Ce masque a déterminé tout mon travail à venir. C’est la première bonne sculpture que j’ai faite […] Je n’ai jamais réussi à faire une figure aussi bonne que le Nez cassé ». L’œuvre a pour point de départ le portrait d’un vieil habitué du quartier Saint-Marcel où s’était installé Rodin en mai 1863. L’homme, qui gagnait sa vie en exécutant des petits travaux en tout genre, était connu sous le nom de « Bibi »… Son portrait fut probablement exécuté à la fin de l’année 1863.

L’homme au nez cassé fut repris en plâtre et exposé à Bruxelles en 1872 et ensuite traduit en marbre lorsque le sculpteur en eut les moyens. Au Salon de 1875, l’œuvre fut acceptée. Le buste se plaçant alors dans la lignée des portraits de philosophes antiques ne pouvait que plaire au jury. Encouragé par ce succès, Rodin le fit fondre en bronze ; la première fonte fut exposée au Salon de 1878 sous le simple titre de M**(n°4558). Elle prit ensuite le titre d’Homme au nez cassé probablement à cause de sa ressemblance frappante avec le portrait de Michel-Ange par Daniele da Volterra. C’est sous ce nom qu’il fut le plus souvent mentionné, et c’est le nom qu’il porta désormais.


Lot 34
Léopold SURVAGE (1879-1968)
Modelo pour Pax, grand décor mural pour la Palais des Congrès de Liège (Belgique), 1957
Aquarelle et encre
Signée et datée en bas à droite
Porte des indications de découpage pour l’exécution du projet
57 x 260 cm
30 000 / 40 000 €

En 1956, la commune de Liège fait appel au groupe d’architectes L’Équerre pour construire un Palais des Congrès destiné à accueillir 1500 congressistes attendus à l’Exposition Universelle de Bruxelles. Pour éviter que ce vaisseau-amiral fonctionnaliste de fer, de verre et de béton ne soit sans âme, Georges Linze se met en quête d’artistes avant-gardistes jouissant d’une réputation indiscutable.
En 1959, Léopold Survage, alors âgé de 79 ans, réalise une fresque monumentale pour la Salle des Fêtes du Palais des Congrès de Liège. Intitulée Pax, cette oeuvre narrative composée de rythmes, de couleurs, de figures humaines, d’architectures rigoureuses et de symboles métaphysiques résume la pensée poétique et politique de l’artiste. Considérée par le peintre comme l’aboutissement de son oeuvre, cette fresque est un véritable hymne à la vie, à la paix et à la joie.


Lot 50
Maurice ESTEVE (1904-2001)
Composition, 1989
Aquarelle sur papier
Signée et datée en bas à gauche
49,5 x 60 cm
25 000 / 30 000 €

L’authenticité de cette œuvre a été confirmée par Madame Monique Prudhomme-Estève, Archives n°A-1217.


Lot 56
Giorgio DE CHIRICO (1888-1978)
Il grande trovatore, 1973/1988
Bronze poli et patiné
Signé, titré et justifié sur II/EA sur la base
Cachet de Fonderia Bonvicini
H. 77 cm
30 000 / 40 000 €

Un certificat d’authenticité par Fondazione Giorgio e Isa de Chirico en date du 21 mai 1989 sera remis à l’acquéreur.

Provenance :
Ancienne collection Ripamonti, Milan.

Bibliographie pour les exemplaires similaires :
Porcella (a cura di), De Chirico, catalogo della mostra alla Ca’ d’Oro, Venezia, Arte Grafica De Angelis, Roma, 1974, n. 3.
Hommage à Giorgio de Chirico, Galerie François Petit, Paris, 1975.
Car. Naz. della Scultura It. Bolaffi, n°5, Milan, 1981.
G. Dalla Chiesa, De Chirico Scultore, Mondadori, Milan, 1988, p. 100.

Revenant sur son oeuvre métaphysique, Giorgio de Chirico fit éditer, en 1973, une représentation en volume de Il grande trovatore s’inspirant de la peinture
éponyme qu’il avait peint en 1917. Réalisée en 1988 à la demande de la Fondation de Chirico, notre bronze fait partie de la seconde édition coulée à la Fonderie Bonvicini de Vérone à l’occasion du centenaire de la naissance de l’artiste. Dans sa dimension d’origine, il a été édité 10 exemplaires, entre 1988 et 1991, dont une épreuve hors commerce destinée à la Fondazione Giorgio e Isa de Chirico.


Lot 58
Hans HARTUNG (1904-1989)
P1967-A56, 1967
Encre de Chine, pastel et grattage sur carton baryté
Signé et daté en bas à gauche
73 x 100 cm
80 000 / 100 000 €

Certificat d’authenticité par la Fondation Hartung-Bergman en date du 10 mai 2023.

« Une fois habitué à improviser, je travaillais directement sur la toile, sans ébauche, quelle qu’en fût la dimension. Il est absolument nécessaire, au moment où l’on commence à travailler, d’être immédiatement « dans le bain ». La plupart du temps, je sais à l’avance ce que je vais faire. Le travail est bref, mais très concentré. Beaucoup de choses se font à une vitesse insoupçonnée. J’y suis forcé par ma démarche mentale. La couleur d’abord organise l’espace, dans lequel le trait sera exécuté d’une manière très précise, comme quelque chose de définitif, que l’on ne peut plus effacer, que l’on ne peut plus corriger. »
Hans Hartung


Lot 64
Hans HARTUNG (1904-1989)
P1957-76, 1957
Pastel et crayon sur papier
Signé et daté en bas à gauche
50 x 65 cm

30 000 / 40 000 €

Cette œuvre sera incluse au Catalogue raisonné de l’œuvre de Hans Hartung en préparation par la Fondation Hartung-Bergman.

« Toujours, toujours, je cherchais une loi, la règle d’or, alchimie du rythme, des mouvements, des couleurs. Transmutation d’un désordre apparent dont le seul but était d’organiser un mouvement parfait, pour créer l’ordre dans le désordre, créer l’ordre par le désordre ».
Hans Hartung


Lot 66
Gérard SCHNEIDER (1896-1986)
Sans titre, 1983
Acrylique sur papier
Signée et datée en bas à droite
150 x 107 cm
40 000 / 50 000 €

Lettre d’inclusion au catalogue raisonné par Madame Laurence Schneider en date du 5 octobre 2022.


Lot 71
Victor VASARELY (1908-1997)
Dorog, 1963/1990
Peinture sur toile
Signée en bas à droite
Au dos contresignée, titrée, datée, porte un numéro d’inventaire 1075
61 x 50 cm
40 000 / 60 000 €

Un certificat d’authenticité par Pierre Vasarely sera remis à l’acquéreur.

Les années soixante ont vu s’afficher sur nos murs un art visuel différent de la figuration, de l’abstraction et de toutes autres représentations picturales. Rapidement, l’art optique influencera l’architecture, le design de meubles et aussi les objets du quotidien. C’est en 1965 que Victor Vasarely sera considéré comme l’inventeur de l’Op Art, grâce à une exposition au Musée d’Art Moderne de New York.

« Selon la Mécanique ondulatoire, la matière serait tantôt onde, tantôt corpuscule. Depuis longtemps déjà, j’ai observé dans ma propre oeuvre une tendance ondulatoire et une autre corpusculaire, d’où l’image empruntée à la Physique. Tout ce qui jadis était figure ou forme, s’est cristallisé dans mes « structures », composées d’unités plastiques : ondes donc et corpuscules. Cette rencontre entre deux disciplines apparemment opposées dans leurs démarches, rationnelle en physique et empirique en esthétique, m’a pendant longtemps troublé, car je ne me suis jamais inspiré consciemment des sciences exactes. »
Victor Vasarely