Article de Nicolas Denis
Thanos Tsingos et la collection Marcel Lehmann – Lefranc à Paris
À Paris, la maison Ulysse & Victor célèbre le peintre grec T hanos Tsingos. Sotheby’s, quant à elle, dédie une vente en ligne à la collection de l’héritier des couleurs Lefranc-Bourgeois.
La peinture tourmentée de Thanos Tsingos chez Ulysse & Victor
Pour l’expert parisien Marc Ottavi, la condamnation à mort en 1944 du peintre et architecte Thanos Tsingos, en Grèce, pour son engagement auprès du Front de libération nationale (EAM), fondé par le Parti communiste grec et soutenu par l’URSS, « a profondément forgé sa
personnalité ténébreuse, exaltée et marqué irrémédiablement sa peinture. S’il peint des fleurs, ce sont des fleurs en rébellion dont la violence est tout juste masquée par l’apparente douceur du sujet. »
Finalement libéré en 1946, Thanos Tsingos s’installe à Paris en 1949. La diaspora grecque est assez importante au début des années 1950 dans la capitale française. Tsingos rencontre des artistes comme Yannis Gaïtis ou Takis, mais aussi de jeunes galeristes : Iris Clert, elle aussi
d’origine grecque, l’exposera en 1956. On retrouve toute la nervosité de Tsingos dans les treize peintures, provenant de deux collections privées, dispersées par la maison Ulysse & Victor à Drouot. Les natures mortes – Coupe de fruits, 1960 (1200-1 500 euros) – et les compositions
plus abstraites – Fonds Marin, 1957 (est. 15 000-20 ooo euros) – illustrent parfaitement les propos de Michel Ragon dans le catalogue de l’exposition consacrée au peintre par le Centre Pompidou en 1980 : « Ni tout à fait abstrait, ni vraiment figuratif. Informel. »
Art+ (art moderne & contemporain, arts d’Afrique & d’Océanie, arts d’Asie), mardi 11 février 2025, Ulysse & Victor cJ Hôtel Drouot, 75009 Paris